À bien y réfléchir, les électeurs de gauche qui déplorent la défaite de leur championne devraient plutôt s'en réjouir.
In the best French commentary I have read on the election,
Thierry Wolton says that with Nicolas Sarkozy, the French have ended the demonisation of the French right started under World War II by the communists in alliance with …Charles de Gaulle's gaullists! (Read also
Marc Weitzmann's viewpoint when you have the time.)
L'histoire, c'est connu, est écrite par les vainqueurs. Selon ce principe, la droite française dans son ensemble a été déclarée coupable de collaboration, de pétainisme, par la mémoire dominante de l'époque, modelée en la circonstance par les gaullistes et les communistes qui, pour des raisons différentes, ont cherché à faire porter la responsabilité de ce qui s'était passé sur cette seule famille politique. La raison en est simple, au sortir de la guerre, les gaullistes avaient besoin des communistes pour asseoir leur légitimité politique quand le PCF voulait incarner le parti de la résistance pour mieux faire oublier sa collaboration à l'ombre du pacte germano-soviétique des années 1939-1941.
L'entente tacite gaullo-communiste qui est née de cette convergence d'intérêt a donné le ton à l'histoire, imprégnant notre conscience collective jusqu'à faire intégrer à la droite, en son for intérieur, sa responsabilité passée quand son comportement général en ces années noires ne fut pas, au fond, plus coupable que celui de la gauche. Les communistes, puis les socialistes lorsqu'ils s'allièrent au PCF pour accéder au pouvoir, ont instrumentalisé cette mauvaise conscience de la droite. Fasciste, collabo, pétainiste furent pendant plus d'un demi-siècle les pires injures politiques que l'on pouvait proférer, disqualifiant ceux à qui elles s'adressaient. Pour ne pas prêter le flan à cet opprobre, la droite a longtemps mis sous le boisseau ses valeurs. L'itinéraire de Jacques Chirac, son comportement offrent de bons exemples de cette démarche. Et c'est ainsi que la droite finit par avoir peur même de son ombre.
… Avec un président qui s'affirme dans ses valeurs et qui devrait maintenant mener la politique pour laquelle il a été élu, le pays peut trouver l'aplomb qui lui a si longtemps manqué, quand le tempo de la vie démocratique était donné par une gauche sûre d'elle-même et dominatrice, au point d'avoir réussi à enfermer le camp adverse dans ses complexes. À l'occasion de cette élection, ce n'est pas tant la gauche qui a abandonné ses certitudes que la droite qui a réussi à se débarrasser du fardeau historique dont on l'a chargée.
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