Sunday, May 13, 2012

In a Country with Gun Controls Like France, the Kalashnikov Has Become the Thug's Rolex of Choice

'est la Rolex du voyou, même s'il n'a pas réussi. Depuis quatre ou cinq ans, la kalachnikov, ou AK47, est devenue le premier attirail du malfaiteur, confirmé ou pas.
While the French are busy giving the clueless and barbaric Yanks lessons regarding gun control and violence, the killings in places such as Marseille have barely let up, we learn in Le Monde as Yves Bordenave pens an article (yet another) on a "macabre series" of homicides that has led to a city-wide "bloodbath" .

He also has an article on a nephew and an uncle (Farid and Saïd Tir), who both were gunned down within one year of each other, both of them by a hail of bullets from a Kalashnikov. As for the uncle's grand-son (Eddy Tir), he seems safe from harm for the moment, as he is… in jail for… murder.

In a previous article, Yves Bordenave mentioned that the favored weapon of the criminal in the country of gun control has become the Kalashnikov or the AK-47 which he calls the thug's Rolex if choice.
Bandits chevronnés ou jeunes délinquants en quête de reconnaissance, l'arme symbolique des guérilleros comme des djihadistes a désormais les faveurs de la pègre. Dans les cités de Marseille, dans les banlieues lyonnaises ou dans les quartiers sensibles de la région parisienne, la « kalach » est en voie de banalisation. Il n'y a plus guère de malfrat qui monte au « braquo » sans sa « kalach », plus une bande impliquée dans le trafic de stupéfiants qui ne s'équipe de cette arme capable de tirer trente balles en moins de deux secondes. Les premiers s'en servent pour intimider leur victime, les seconds pour se protéger de la concurrence ou pour régler leurs comptes. Les policiers le constatent : plus qu'une arme parmi les autres, la « kalach » est devenue l'arme de dissuasion absolue, celle qu'il faut avoir dans sa panoplie pour prouver sa crédibilité, notamment auprès des rivaux éventuels. « Un attribut de virilité », commente avec un brin d'ironie Christian Lothion, directeur central de la police judiciaire (DCPJ).
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Yves Bordenave:
Il n'a pas eu de chance, " Jojo ". Il a été fauché à 25 ans le jeudi 5 avril à Marseille (Bouches-du-Rhône), à la cité Font-Vert, " sa " cité, chemin de Sainte-Marthe, dans le 14e arrondissement. Une balle dans la gorge, une autre dans la poitrine, alors qu'il était dans sa voiture, une Audi A3 noire. Il était un peu plus de 22 heures - " l'heure aux alentours de laquelle la plupart des assassinats sont commis ", remarque le procureur de la République Jacques Dallest - et avec l'obscurité, Ilias Remadnia, alias " Jojo ", n'a pas dû voir venir le scooter de grosse cylindrée qui se dirigeait vers lui. Le passager arrière du deux-roues a pointé son arme dans sa direction. " Jojo " était ciblé. Il ne pouvait pas être raté.

Pourtant, il s'était préparé un bel avenir. A la cité Font-Vert, l'un des hauts lieux du trafic de cannabis à Marseille, il avait réussi à se faire une " cote " dans le " business ", comme on dit chez les voyous. " Il avait sûrement les épaules et aurait pu prendre un peu plus de surface ", pronostique un policier. Il possédait une épicerie, se livrait parallèlement au trafic de drogue et avait entamé une ascension sociale dans le banditisme des cités. C'est probablement ce qui l'a tué.

Des " Jojo ", enfants de Marseille morts dans l'exercice de leur commerce illicite, la deuxième ville de France en compte plusieurs dizaines depuis ces cinq ou six dernières années. A " l'Evêché ", surnom donné à l'hôtel de police de la cité phocéenne, on ne sait plus très bien quand cette hécatombe a commencé. Même chose au palais de justice, de l'autre côté du Vieux-Port. Jacques Dallest est là depuis quatre ans et, selon lui, il est impossible de trouver une date ou un événement criminel qui symboliserait le top départ de cette macabre série.

Reste la comptabilité : depuis le 1er janvier, huit morts par balles sur le ressort du parquet de Marseille et cinq autres sur celui d'Aix-en-Provence, à 25 kilomètres au nord de la Canebière. Dernier crime en date, jeudi 10 mai : un homme de 36 ans a été tué d'une rafale de kalachnikov après avoir été pris pour cible alors qu'il circulait à bord d'une voiture à Gignac-la-Nerthe (Bouches-du-Rhône).

Treize morts au total, donc, dont sept aux cours des cinq dernières semaines. En 2011, on en avait dénombré treize sur la seule ville de Marseille. " Tous ne sont pas liés à des règlements de comptes entre trafiquants de drogue des cités ", pondère Christian Sivy, directeur interrégional adjoint de la police judiciaire. Il en veut pour preuve le cadavre calciné d'un braqueur toulonnais sorti de prison en 2011, découvert le 5 mai à Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) : sa mort n'a rien à voir avec les trafics des cités. Même chose pour un propriétaire de boîte de nuit à Chambéry retrouvé dans le même état le 30 avril à Carry-le-Rouet. Selon les constatations, il aurait été abandonné à deux pas de Marseille par son ou ses tueurs pour tromper les enquêteurs alors qu'il aurait été exécuté dans une autre région. Il n'empêche. La majorité des homicides relève de règlements de comptes. Un " néobanditisme ", comme le qualifient les policiers locaux, issu des cités et se développant depuis une dizaine d'années sur fond de trafic de stupéfiants. Il se distingue de la grande criminalité traditionnelle par sa violence exacerbée.

Ces " néo " sont des jeunes qui agissent de façon très spontanée. Tant pour leur besogne criminelle que pour la mise en place de leur commerce de cannabis qu'ils alimentent le plus souvent directement depuis le Maroc via le sud de l'Espagne. Ils sont dispersés en de multiples équipes dont le nombre est impossible à évaluer, des petites bandes, et ne demandent d'autorisation à personne. " Ils sont plus jeunes qu'auparavant ", note Christian Sivy, et sortent plus facilement la kalachnikov que leurs aînés. Guerre de gangs ? Pas au sens américain du terme. Ces bandes ne sont pas aussi structurées. " On ne peut pas dire que tel camp affronte tel autre ", assure Jacques Dallest. Leur but : faire beaucoup d'argent en peu de temps. Leur marque de fabrique : l'audace. On tue pour " les affaires ". Le plus souvent des histoires de territoire, de dispute de points de vente, de " carottage " sur la marchandise ou pour d'autres motifs de conflits.

Manque de preuves

Le procédé est toujours terrifiant : trois jeunes âgés de 19 et 20 ans retrouvés calcinés dans leur voiture dans la nuit du 25 au 26 décembre 2011 sur la commune des Pennes-Mirabeau, deux autres découverts dans des conditions identiques le 15 mars entre Marseille et Aix-en-Provence, ou, le 12 avril, ce jeune de 26 ans qui gisait dans sa voiture sur un parking en bord de mer à La Madrague de Montredon, non loin de Marseille.

La liste n'est pas exhaustive. Ceux-là, comme d'autres, avaient en commun d'être connus de la police et de la justice pour des trafics de drogue. Nés à Marseille ou non loin, ils avaient tous grandi dans les cités des quartiers Nord ou d'ailleurs. Tous avaient laissé tomber l'école à l'adolescence pour entamer une carrière de voyou. Parfois on tue aussi pour une simple embrouille, une parole déplacée. Ainsi le 23 décembre 2011, à la cité de la Castellane, cet adolescent de 17 ans vexé d'avoir été rabroué par son copain et qui le lendemain l'abat avec une kalachnikov.

Depuis une dizaine d'années, la " kalach " est devenue l'arme fétiche des cités, celle qu'il faut brandir pour se faire respecter de ses concurrents. Au dire des policiers, les assassinats pour règlements de comptes laissent peu de traces et leurs auteurs sont difficiles à confondre en raison du manque de preuves tangibles.

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