" Les médias français, notamment audiovisuels, ont une attitude de respect énorme par rapport au pouvoir en place ", relève … Paulo Dentinho [correspondant de la Radio-Télévision portugaise]. " J'ai l'impression que Paris est un centre très spécial où les élites politiques, économiques et les médias se rencontrent dans un cercle fermé. Peut-être cette proximité est-elle trop grande ", note Michael Strempel [de la télévision allemande ARD].Apart from Nicolas Sarkozy and, to a lesser degree, the Le Pen politicians, foreigners have little interest in French persons and subjects, writes Jean-Baptiste de Montvalon in the final part of a Le Monde series on how France is seen by foreign correspondents based in Paris.
Dans la majorité, tout converge vers Nicolas Sarkozy : affaire de style, mais aussi de système institutionnel. Côté style, la recette qui a fonctionné ici a connu ailleurs le même succès. " Les deux premières années de son mandat ont été formidables pour l'image, note l'Italien Alberto Romagnoli (RAI). Du vrai théâtre : Sarkozy divorce, Sarkozy parle avec des ouvriers, Sarkozy épouse une Italienne... " " Sarkozy ? Ah oui, ça, c'est un personnage ! s'exclame Pierre Marlet (RTBF). Quand on le met en titre, on est sûr d'être consulté sur Internet. "
Evoquant " une certaine curiosité " par rapport à " quelqu'un qui sort du comportement normal des anciens présidents de la République ", Paulo Dentinho juge que la présence à ses côtés de Carla Bruni, cette " beauté féminine au parcours un peu exotique ", compte désormais pour beaucoup. " Sans elle, il ne serait pas très intéressant pour le public international ", estime-t-il.
But this people-based journalism is not only the doings of irresponsible foreigners interested only in artifice. The lack of interest in other subjects derives naturally from the France's monarchical presidency.
" NULLE PART UN CONTRE-POUVOIR "Pragmatiques, les correspondants étrangers basés à Paris se sont ainsi adaptés à la présidentialisation du régime, tout en étant plutôt circonspects sur sa nature, qui reste un sujet de curiosité. " Il est intéressant d'observer un tel pouvoir du président, une personnalité qui domine à ce point dans une démocratie ", note Michael Strempel, qui rappelle qu'en Allemagne, " la politique, c'est le compromis éternel ". La comparaison produit chez lui un sentiment ambivalent.
Un ton en dessous de Jim Bittermann, qui estime que le système institutionnel français est " beaucoup plus efficace " qu'aux Etats-Unis, Michael Strempel concède une " relative admiration dans certaines circonstances ", lorsque la France prend des décisions de manière " plus rapide et plus claire " que l'Allemagne. La présidence française de l'Union européenne (du 1er juillet au 31 décembre 2008) est là encore citée en exemple. Pour autant, le correspondant allemand juge " un peu étrange " le " manque de contrôle du pouvoir " dans notre pays. " Personnellement, je trouve que les pouvoirs du président sont exagérés. C'est un peu trop pour une démocratie ", conclut-il.
" On ne trouve nulle part un contre-pouvoir valable ", constate lui aussi Joav Toker, évoquant notamment " la faiblesse du Palais-Bourbon ", siège de l'Assemblée nationale. Pour le correspondant israélien, cette toile de fond pèse sur les médias, qui sont " seuls au front, face à un homme et sa cour ". Résultat, même si des progrès ont été accomplis depuis vingt ans, " la capacité et la volonté critique de la presse française à l'égard du pouvoir restent en retard par rapport à la pratique dans les autres pays démocratiques. " " C'est un problème organique, une question d'ADN ", ajoute Joav Toker.
" Les médias français, notamment audiovisuels, ont une attitude de respect énorme par rapport au pouvoir en place ", relève également Paulo Dentinho. " J'ai l'impression que Paris est un centre très spécial où les élites politiques, économiques et les médias se rencontrent dans un cercle fermé. Peut-être cette proximité est-elle trop grande ", note Michael Strempel.
Jean-Philippe Schaller, de la télévision suisse romande, a observé lui aussi ce " côté connivent " du journalisme politique à la française, ainsi que son corollaire, " le risque d'être plus indulgent ". Il en a fait l'expérience en couvrant un voyage de Nicolas Sarkozy dans l'Orne, en septembre 2009. Alerté par des syndicalistes qu'il avait interrogés pour préparer ce déplacement, il obtient confirmation que les salariés présents sur l'estrade aux côtés du chef de l'Etat ont été sélectionnés en raison de leur petite taille. Diffusé sur la TSR puis sur la RTBF, le sujet fait le tour du Web avant d'être repris par les télévisions françaises.
" Les correspondants étrangers ne subissent pas la même pression, reconnaît Jean-Philippe Schaller. On peut se permettre une certaine insolence, une prise de distance. Ici, on sent que la presse se bride un peu, pratique l'autocensure. Certains journalistes français m'ont dit : "Vous, vous pouvez faire ce qu'on ne peut pas faire." "
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