Monday, March 07, 2011

WikiLeaks: During Individual Visits to the U.S. Embassy in Paris, French Politicos and VIPs Stuck Knives in Each Other's Back

A lire les « cables » de l'ambassade des Etats-Unis, le Tout-Paris de la politique et des affaires se pressait dans ses salons. Florilège de petites phrases. Des jeunes loups ambitieux comme des retraités illustres, des chefs d'entreprise comme des intellectuels, des membres de l'opposition comme des soutiens de la majorité présidentielle : un grand nombre de figures françaises ont rencontré les diplomates américains à Paris, entre 2005 et 2009, pour évoquer les débats internationaux, les grands enjeux économiques mais aussi les campagnes électorales, les guerres internes au Parti socialiste (PS) ou les rivalités à droite…
Among the secrets uncovered by the Wikileaks scandal, writes Luc Bronner in Le Monde, are those of the VIP visitors to the American embassy in Paris… Among the politicians and honchos speaking confidently to the American ambassador — and often sticking knives in each others' back — are Alain Madelin, Jacques Attali, Alain Minc, Philippe Douste-Blazy, Arnaud Lagardère, Jean-Louis Debré, Jacques Delors, Michel Rocard, François Hollande, Laurent Fabius, François Bayrou, and Valéry Giscard d'Estaing…

L'éducation de Philippe Douste-Blazy Le télégramme confidentiel, daté du 1er juillet 2005, est un portrait au vitriol de Philippe Douste-Blazy, qui vient d'être nommé ministre des affaires étrangères et doit effectuer son premier déplacement à Washington. Son « manque d'expérience internationale » et « son penchant à rechercher les bonnes grâces de ses supérieurs » laissent penser aux diplomates qu'il prendra ses ordres directement auprès de l'Elysée et de Matignon, assène l'ambassadeur en relevant que le ministre est présenté comme un « dilettante » et que sa loyauté varie en fonction de ses intérêts du moment.

Ces faiblesses sont présentées comme un avantage pour les Etats-Unis. Faute d'expérience, Philippe Douste-Blazy n'a pas de position arrêtée et spécialement critique sur l'influence américaine. « Mais beaucoup vont vouloir rapidement lui inculquer cette vision et faire un portrait caricatural des politiques américaines », avertit l'ambassadeur. Qui souligne donc l'intérêt de la visite à Washington pour « faire l'éducation » du ministre avant que les experts du Quai d'Orsay ne s'en chargent...

Arnaud Lagardère et les échecs de Jacques Chirac Le 18 février 2005, l'ambassadeur reçoit à déjeuner Arnaud Lagardère pour parler de l'industrie aéronautique, des médias... et de Jacques Chirac, alors président de la République. Le chef d'entreprise est très sévère pour le chef de l'Etat « qui rate tout ce qu'il entreprend ». Son projet de lancer une CNN à la française ? « Ridicule », tranche Arnaud Lagardère. Le dernier déplacement du chef de l'Etat en Chine ? « Un désastre » pour les affaires françaises, affirme le jeune patron, venu déjeuner avec un pin's épinglé au revers de son costume vantant la candidature, écartée, de Paris aux Jeux olympiques de 2012.

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