On n'épiloguera pas ici sur les 100 000 à 500 000 morts déplorés en Irak depuis une invasion officiellement lancée, en mars 2003, pour « démettre un dictateur de ses armes de destruction massive ». On n'évoquera pas les milliers de civils innocents abattus « par erreur » depuis six ans aux barrages militaires américains. Ni les centaines de familles décimées comme autant de « dommages collatéraux » dans des bombardements « antiterroristes » prétendument « ciblés ».
Après avoir brillamment montré sur les écrans du monde entier qu'il avait une belle capacité d'esquive et une échine plus souple qu'il n'y semblait jusque-là, George Bush, la « victime », avait lui-même montré la voie en appelant les autorités irakiennes à ne pas « réagir avec excès ». Faisant preuve d'un humour inattendu — « tout ce que je peux dire c'est que c'était une taille 10 », avait-il souri dans son avion de retour —, le président des Etats-Unis avait déclaré plus sérieusement après l'incident : « Voilà ce qui arrive dans les sociétés libres, les gens cherchent à attirer l'attention sur eux-mêmes. »
Du statut d'obscur salarié d'une station de télévision irakienne inconnue nommée Al-Bagdadiya, exclusivement diffusée par satellite depuis Le Caire, Mountazer Al-Zaïdi est devenu l'icône des opprimés de la terre, l'idole des foules arabes, le vengeur patenté des musulmans de la planète, le rédempteur fêté de tous les plumitifs inécoutés de l'univers.
Speaking of which, of course we hear nary a word about Saddam himself, or his crimes. And while bemoaning Prime Minister Nouri Al-Maliki's lack of humor and while speaking of Mountazer Al-Zaïdi's alleged tortures after his arrest, Patrice Claude manages to mention them in the passive ("on a raconté qu'il avait été battu, torturé") while omitting that it was the hooligan himself — and/or his family — who (deliberately) lied about the exactions t0 bring sympathy to the poor man.
Mountazer Al-Zaïdi n'a pas cherché à tuer George Bush. Simplement à lui dire son mépris, sa frustration, sa souffrance d'Irakien.
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