Bien entendu, il n'est pas ici question de nier l'évidence de l'abolition. Il s'agit plutôt d'en nuancer les effets dans les colonies. Car si on peut abolir la peine de mort en un jour, la mise à bas du système esclavagiste, elle, est un travail de plus longue haleine.Or, tout en mettant un terme à ce régime en 1848, Paris a fait le choix de conforter la classe des planteurs. Le souvenir de la révolution de Saint-Domingue, qui mena à l'indépendance d'Haïti (1804), était encore bien présent : il s'agissait de garder la main sur les colonies en renforçant l'emprise des planteurs et en encadrant la liberté, nouvellement acquise, des esclaves. Le travail forcé, associé au recours à une main-d'oeuvre étrangère "sous contrat" succéda à l'esclavage. L'instruction publique, dans la zone, resta indigente. A la fin du XIXe siècle, le taux de scolarisation des enfants de 6 à 10 ans était de 14 % seulement...
Dans le même temps, on réaffirma le choix de la monoculture sucrière à l'heure où... le marché français n'avait plus besoin de sucre. Les Antilles, jadis prospères, s'enfoncèrent bientôt dans le sous-développement.
A cela s'ajouta, dès le jour de l'abolition, une injonction à l'oubli du passé, "politiquement organisée" à travers les appels unanimes à la réconciliation et le culte de Schoelcher. Privée d'expression publique, la mémoire de l'esclavage se perpétua de façon souterraine. Sans doute est-ce pour cela qu'elle remonte à la surface, depuis un demi-siècle, avec tant de violence.
Sunday, February 22, 2009
Did France Really Abolish Slavery in the 19th Century?
Did France really abolish slavery before the mid-nineteenth century? asks Nelly Schmidt in her new book. Le Monde reviewer Jérôme Gautheret states that
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