Orange-France Télécom has renounced in its plans to sell Dailymotion to Yahoo! in a Le Monde article that illustrates perfectly how government intervention undermines the free market.
As Cécile Ducourtieux et Alain Beuve-Méry report it, once the French government learned of the proposed sale, it intervened to put a stop to it: "Dailymotion is one of the few content companies these past years which France has succeeded in getting a place on the web," said one internet provider as he summed up the government's thoughts. "It is a real pearl, and which moreover is not losing any money. It would be a real shame to let it go." Later in the article, we learn that with 7.5 million euros in 2009, it is not the first time that the government intervenes in Daily Motion's finances.
(In a similar vein, Gwénaël Pépin informs us that a French government minister has intervened against a "brutal" decision by Apple to ban a French app named AppGratis from its AppStore…)
Selon des sources convergentes, Orange-France Télécom a renoncé à céder l'intégralité de Dailymotion au géant américain Yahoo!
L'opérateur de télécommunications, qui possède 100 % du capital de la plate-forme de vidéo française, cherchait depuis des mois un partenaire américain pour la développer. Mais, il y a trois ou quatre semaines, alertés par des fuites dans le Wall Street Journal, Pierre Moscovici, le ministre de l'économie et des finances, et Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, ont émis de forts doutes sur l'opportunité d'une telle opération.
"Dailymotion est une des rares sociétés de contenus que la France ait réussi à faire émerger sur le Web ces dernières années, c'est une vraie perle, et qui en plus ne perd pas d'argent. Ce serait quand même dommage de la laisser filer", assure au Monde une figure de l'Internet français.
Pour Stéphane Richard, le PDG d'Orange qui brigue un second mandat à la tête de l'opérateur (l'actuel court jusqu'à mi-2014), il n'était pas question de se brouiller avec l'Etat, qui reste à plus de 27 % son actionnaire. L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy a donc décidé de ne pas poursuivre les discussions sur une base visant à céder une trop grande part du capital de la PME.
L'ÉTAT A DÉJÀ MIS DE L'ARGENT POUR SAUVER LA START-UP
Au gouvernement, on a d'autant plus "tiqué" que l'Etat était venu une première fois au secours de Dailymotion pour aider la start-up à se développer et la mettre à l'abri de l'appétit d'éventuels acquéreurs étrangers. C'était en octobre 2009, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) y avait injecté 7,5 millions d'euros. Avant qu'Orange ne prenne le relais : en janvier 2011, le groupe avait annoncé un accord prévoyant sa montée au capital de la société à hauteur de 49 %. Cet accord prévoyait qu'il finisse par en contrôler 100 % en janvier 2013.
"Yahoo! demandait plus de la majorité du capital de Dailymotion, au moins les trois quarts, voire l'ensemble. Le portail américain veut pouvoir intégrer la plate-forme à son offre de contenu", croit savoir une source interne chez Orange.
… Orange est en effet convaincu que la plate-forme française a besoin d'un partenaire américain. Dailymotion, fondée en mars 2005 par Benjamin Bejbaum et Olivier Poitrey, a certes réussi la performance de devenir un concurrent crédible de YouTube, géant mondial de la vidéo sur le Web et filiale de Google.
C'est une des pépites de l'Internet français, comme OVH, une société nordiste qui propose des services d'hébergement informatique, ou la plate-forme d'écoute de musique Deezer (dans laquelle Orange a également pris une participation, en 2010).
"Dailymotion dispose d'une superbe plate-forme technologique, elle est désormais parvenue à l'équilibre", précise un proche du dossier. Comme YouTube, la société a fondé son modèle économique sur la génération de revenus publicitaires. Elle travaille activement à attirer des contenus de qualité sur ses sites Web, afin de faire venir aussi les annonceurs. Elle parie aussi un peu sur la vidéo à la demande, et a commencé son internationalisation (le site est disponible en 16 langues).
BESOIN D'UN PARTENAIRE
Mais la différence d'audience et de moyens avec YouTube reste abyssale. Dailymotion comptabilisait 112 millions de visiteurs uniques par mois en janvier 2013, selon l'institut ComScore, alors que la filiale de Google a passé la barre du milliard de visiteurs uniques par mois début 2013.
… Aujourd'hui, pour que le dossier Dailymotion avance, la question est de savoir si Marissa Mayer, la charismatique patronne de Yahoo !, arrivée l'été dernier à la tête du portail américain pour tenter de le redresser (il est en perte de vitesse par rapport à Google ou Amazon), va accepter que les Français lui dictent leurs conditions...