Sunday, November 04, 2012

Russell Banks: "If Romney wins, we will have to think about how our grand-kids will survive in an age of darkness"


Russell Banks is disappointed, the far-left writer tells Le Monde's Raphaëlle Rérolle in an interview in which he blames all on race and class and in which he fantasizes about globalization bringing about a "scourge of famine" on "the entire world" coupled with the "collapse of public service sectors", the "dramatic rise of homeless", and other like calamities.
If Romney wins, we will have to think about the manner in which our grand-children will survive in an age of darkness.
To no one's surprise, the author of Dreaming Up America and Invisible Stranger is obsessed with race. Indeed, during "the age of Reagan", we are informed,
the opposition between the two parties became one of a racial nature. In the American imagination, the Democrats are the party of colored people: Latinos, Asians, African-Americans… and liberal whites, like myself.

Conversely, the Republican party is a party of whites. […] In the United States, you always come back to the racial issue. 
(Hmm… Why is it that I am thinking that I should review Ann Coulter's Mugged very soon?!)

The above quotes were translated by moi back to English from the French newspaper:
Que va-t-il se passer si Romney gagne ?

La République se transformera en une ploutocratie. Le New Deal de Franklin Roosevelt sera définitivement enterré. Ce mouvement n'est pas nouveau : les ploutocrates y travaillent d'arrache-pied depuis des générations. S'ils arrivent à leurs fins, il n'y aura pas de retour en arrière, sauf s'il se produit une deuxième révolution. Mais, pour qu'il y ait une révolution, il faudrait qu'une ruine totale s'abatte sur le pays et, grâce à la mondialisation, sur le monde entier : famine, migrations forcées, 
augmentation dramatique du nombre de sans-abri, effondrement des services publics. Qui peut souhaiter cela ? Personne. Donc, il n'y aura pas de seconde Révolution américaine. Si Romney gagne, nous devrons réfléchir à la manière dont nos petits-enfants vont survivre dans un âge de ténèbres.

Comment percevez-vous le paysage politique américain ?

Ce qui est frappant, quand on regarde les derniers mois et même les dernières années, c'est de voir à quel point le spectre politique a glissé vers la droite. Les démocrates sont là où Reagan se trouvait il y a vingt ans. Il faut avoir mon âge pour se souvenir qu'aujourd'hui Nixon serait presque à l'extrême gauche, et qu'Eisenhower ne pourrait pas faire partie du Parti républicain. Je pense que le changement a commencé du temps de Reagan, quand l'opposition entre les deux partis est devenue d'ordre raciale. Dans l'imaginaire américain, les démocrates sont le parti des gens de couleur : Latinos, Asiatiques, Afro-Américains... et des Blancs libéraux, comme moi.

A l'inverse, le Parti républicain est un parti de Blancs. Or la ploutocratie américaine, qui est très effrayante, a réussi à faire naître des alliances dans lesquelles la race l'emporte sur la classe. C'est un événement historique : vous pouvez dresser des gens contre leurs intérêts si vous brandissez la question raciale. Des Blancs pauvres voteront pour les intérêts des Blancs riches, s'ils pensent que le parti adverse est associé aux Noirs. Aux Etats-Unis, on en revient toujours à la question raciale. Mais le moment est très intéressant, dans la mesure où les Blancs américains sont en train de devenir une minorité. Environ 45 %.