Aucun des deux grands partis, cependant, n'essaie sérieusement d'attirer les voix des Noirs. Ils partent de l'hypothèse que les Noirs iront voter en nombre et qu'ils donneront leurs voix à Obama – notamment dans les Etats pivots du Sud comme la Caroline du Nord et la Virginie, où les Noirs représentaient en 2008 près de 20 % de l'électorat. Cette hypothèse, toutefois, néglige l'ambivalence croissante des Noirs à l'égard d'Obama. La vérité est que la participation électorale des Noirs pourrait, cette fois, être faible.
La relation d'Obama à l'Amérique noire a toujours été délicate. Fils d'un père kényan et d'une Américaine blanche, Obama a grandi à Hawaï et en Indonésie – loin de l'expérience traditionnelle des Noirs américains. Il n'a vraiment compris les problèmes raciaux particuliers de ce pays qu'à l'université, et après son mariage avec Michelle Obama, une descendante d'esclaves dont l'expérience familiale reflète l'émergence de la classe moyenne noire américaine. En tant que jeune politicien agissant dans le quartier difficile du South Side à Chicago, Obama se trouva confronté à une double réaction contradictoire : le scepticisme des Africains-Américains trouvant qu'il n'était "pas assez noir", et les craintes des Blancs pour lesquels il l'était trop.
… il a refusé d'apporter des solutions sérieuses à la crise économique qui touche particulièrement l'Amérique noire : près de 14 % des Noirs sont au chômage – soit près de deux fois le taux national – et ce chômage se manifeste même parmi ceux ayant suivi des études supérieures. Près d'un quart des Noirs ne possèdent aucun autre bien que leur voiture. La classe moyenne de l'Amérique s'effondre, mais sa fragile classe moyenne noire est tout simplement en train de disparaître. Le premier président noir ne peut ou ne veut pas répondre explicitement à ces inquiétudes bien réelles. Personne ne s'attendait à ce que le détaché et cérébral Obama se comporte en militant. Ce n'est pas son style. Mais la vérité est que l'amorce de redressement économique du pays n'a toujours pas bénéficié aux Noirs. Un moment charnière a eu lieu en octobre 2011, quand Obama a déclaré lors d'un dîner organisé à Washington par la Congressional Black Caucus Foundation qu'il fallait "cesser de se plaindre" des difficultés économiques des Africains-Américains.
Tuesday, October 16, 2012
"The truth is, many of us are on a cliff, watching this widening gulf of black poverty and dysfunction, fearful that we’re just a heartbeat or two away"
Le Monde publishes an op-ed by black reporter Steven Gray that it translated from English (cutting large swathes of text while switching paragraphs around in the process and perhaps taking paras from one or more columns) and which says that Barack Obama was never the champion of blacks that he claimed to be.