Monday, September 13, 2010

Here in France, the French Will Never Accept Us, "They Will Never Love Us"

From the country, and from the continent, that is always giving lessons to the United States — in the struggle for brotherly love, in the fight against racism, etc etc etc — Caroline Fourest testifies in Le Monde about the case of a fellow — an agnostic — named Mohamed…
a décision est prise. Je rentre définitivement au Maroc en 2011. » Des mots signés Mohamed. Une profession de foi symptomatique du malaise ambiant, parue sur le site d'information Rue89. Pierre Haski, son directeur, a rarement vu un article susciter un tel intérêt au coeur de l'été : « Près de 200 000 lecteurs, plus de 1 200 commentaires, en plein mois d'août ! »

Mohamed n'est pas un aigri ni un excité de la cause victimaire. Mais un ingénieur de 25 ans. Il gagne 2 700 euros par mois et a choisi de vivre en France. Parce qu'il manquait d'air au Maroc, de cinémas, de pluralisme et d'offre culturelle. Aujourd'hui, c'est en France qu'il étouffe.

Les blagues racistes dont il se moquait jadis sont devenues bien trop sérieuses depuis qu'elles tournent dans la bouche d'un ministre : « Le fait qu'un ministre de l'intérieur fasse une de ces blagues montre à quel point les clichés sont profondément implantés dans l'imaginaire français. Et le fait que l'on me rapporte à un cliché m'est devenu insupportable. »

A tort ou à raison, Mohamed se sent regardé de travers. Sa peur a la forme d'« une petite vieille » : « Son regard est plus vif. Son sac est plus serré entre ses bras. Ses jambes bougent plus vite quand je passe trop près. » Il a beau se répéter que cette petite vieille n'est pas la France, qu'il est entouré de Français ayant les yeux de l'amitié, il a décidé de repartir vers un pays où il n'aura pas à se demander s'il fait peur. Quitte à l'enjoliver. Le Maroc qu'il voyait jadis comme un désert est dépeint en palmeraie. Tout y serait plus vert. Même la liberté de conscience !

… D'autres Mohamed ou Ahmed qui songent, eux aussi, à partir. A Londres, où le droit à l'exotisme repose. Au Québec, où aucun passé colonial avec le Maghreb ne vient gâcher le rêve égalitaire. Nous ne parlons pas de jeunes faisant une crise identitaire ou réislamisés, mais de gens mûrs et cultivés, souvent agnostiques, en tout cas laïques, qui combattent l'islamisme... Et qui ne trouvent plus leur place.

…[La mère d'un ami, fils de harki] ne supporte plus de le voir au tribunal à cause d'arrestations au faciès. Elle a pris le voile et lui répète : « Ils ne nous aimeront jamais. »

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