All dictatorships have their useful idiots and Pierre Piccinin served the Bashar Ba'athist régime.Thus starts Christophe Ayad's article in Le Monde (which is followed by another, shorter article on the galaxie hétéroclite of supports to the Bachar Al-Assad régime, many of them (like Thierry Meyssan) — quelle surprise ! — anti-American and anti-Israeli).
Until he was was no longer useful and he was sent to a dungeon to meditate on the ingratitude of dictators in general and that of Bashar Al-Assad in particular.In the meantime, Pierre Piccinin, a 39-year-old teacher from Belgium that Le Monde refers to sarcastically as "Tintin" and as a "contemporary Saint Thomas", had crossed Syria despite the revolution, "without understanding anything but believing he was seeing clearly", defending the régime "beyond the reasonable", seeing only a peaceful country, only rare demonstrations, and only soldiers who didn't use their weapons.
It ended with his spending a week in Syria's dungeons, being beaten, being tortured with electric shocks, and being forced to "witness the agony of poor devils tortured horrendously" — before being expelled.
Pierre Piccinin, 39 ans, belge et enseignant, est un aventurier sans fantaisie, un chercheur sans qualification. Bref, un touriste de la guerre.Tel Fabrice à Waterloo, il a traversé la Syrie en révolution, sans rien y comprendre mais en croyant y voir clair. Jusqu'à ce qu'il passe de l'autre côté du miroir et découvre les geôles d'un régime qu'il avait défendu au-delà du raisonnable. Le 17 mai 2012, au mitan de son troisième séjour en un an, Pierre Piccinin a été arrêté en tentant d'entrer dans Tall Kalakh, un village près de Homs tenu par la rébellion et cerné par l'armée. Il a passé une semaine dans les geôles syriennes, trimballé de centres d'interrogatoire en lieux de détention, battu, torturé à l'électricité et contraint d'assister à l'agonie de pauvres diables atrocement suppliciés.
"EN SYRIE, ON TORTURE À LA CHAÎNE"
Ce saint Thomas contemporain aux convictions catholiques a vu de ses yeux les couloirs maculés de sang et les hommes en lambeaux. Il a entendu de ses oreilles les hurlements des torturés et la radio poussée à fond pour les couvrir. "En Syrie, on torture à la chaîne", dit-il aujourd'hui. On torture pour torturer, même pas pour des aveux.Depuis son expulsion, le 23 mai, Pierre Piccinin plaide pour une intervention étrangère, seule à même, selon lui, de mettre fin au calvaire du peuple syrien. C'est un virage à 180 degrés pour ce chercheur autoproclamé et professeur d'histoire à l'Ecole européenne de Bruxelles. Pierre Piccinin, qui a effectué trois séjours en Syrie ces onze derniers mois, ne connaissait pas le pays avant le début du soulèvement en mars 2011. Alors que la quasi-totalité de la presse internationale se voit refuser des visas, il a bénéficié d'une surprenante tolérance, mais jamais ne s'en est étonné.
Visiblement éprouvé par la semaine passée en détention, Piccinin reste droit dans ses bottes, comme s'il faisait un effort intense pour ne pas voler en éclats avec ses illusions.
…. "On m'avait décrit un pays à feu et à sang, des manifestations monstres, une répression sans pitié, raconte-t-il. Et j'ai trouvé un pays calme, normal. Les rares manifestations étaient très limitées et les soldats ne tiraient pas. Les seules traces de destruction étaient le fait des manifestants." Son témoignage, publié sur son site, ravit le régime au point que le journal officiel As-Saoura le publie, sans les passages gênants, où il traite le régime baassiste de "dictature". Ses analyses plaisent tellement à Damas qu'il est réinvité, cette fois-ci par le ministère de l'information.Avant de retourner en Syrie, il se rend deux fois en Libye pour vérifier ce qu'il appelle une "hypothèse" : "La chute de Kadhafi est le fruit d'une guerre de la France et de la Grande-Bretagne pour assurer leurs intérêts économiques." Obsédé par les théories du complot, il lui faut toujours découvrir le véritable sens caché des choses. Le régime syrien a su jouer à merveille de sa vanité et de son amertume d'être snobé par les chercheurs comme par les journalistes, qu'il ne se prive pas de critiquer.
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