Beyond that rises the issues of France's role in Africa, in the world, and in history.
C'est l'une de ces zones d'ombre de l'histoire récente de la France, l'une de ces plaies mal refermées qui nourrissent guerres idéologiques et anathèmes. Une de ces passions françaises qui enflamment régulièrement intellectuels, politiques et militants. Elle tient en une question, simple et terrible à la fois : la France porte-t-elle une part de responsabilité dans le génocide rwandais qui fit 800 000 morts en un mois ?Bientôt dix-huit ans après, la question reste le sujet de violentes controverses qui en disent au moins autant sur les fractures politiques et intimes de la France que sur le génocide de 1994 lui-même.
… Tout comme l'attentat et le génocide lui-même, [l'opération militaro-humanitaire] Turquoise divise : seule tentative de sauver des vies selon les partisans de l'armée française ; ultime tentative pour stopper l'avancée de la guérilla tutsi et sauver le régime hutu, selon ses détracteurs.Illustrations extraites de Turquoise, d'Olivier Bramanti et Frédéric Debomy (Buchet-Chastel, " Les Cahiers dessinés ", 96 p., 23 ¤).Pour d'autres, notamment des journalistes non présents sur place à l'époque, mais très audibles dans les médias actuels, le Rwanda est devenu une formidable caisse de résonance de leur vision du monde. "Certains sont tentés de faire entrer leur petite personne dans une histoire qu'ils n'ont pas vécue, dit Christophe Boisbouvier, journaliste à RFI et envoyé spécial de la chaîne au Rwanda, au printemps 1994. L'atrocité du génocide est telle qu'elle permet de faire passer ses idées sur l'armée, sur la France et l'Afrique, sans risquer d'être critiqué, surtout si l'on prétend se placer du côté des victimes. L'horreur laisse les gens bouche bée." Plusieurs médias - RFI, Libération, Le Figaro ainsi que Le Monde - ont été déchirés par des querelles internes.
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