Tuesday, July 09, 2013

Lance Armstrong: Impossible to Win the Tour de France Without Doping


While new rumors holds that Yankee capitalists entered a pristine Europe and threw money at the Tour de France, thereby destroying it (and while the current Tour de France comes under new doubts), Lance Armstrong gives an exclusive front-page interview to Le Monde's Stéphane Mandard (excerpts in English), in which the former champion says that, because of the necessity for oxygen in what is essentially an endurance trial, it is impossible to win the French bicycle race without doping.

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Vous continuez à faire du vélo malgré tous les ennuis que vous a apporté la pratique de ce sport ?
Absolument, je continue à faire du vélo et à m'entraîner. Faire du vélo a toujours été une thérapie pour moi. Et ce qui était vrai lorsque je m'entraînais pour le Tour l'est toujours aujourd'hui. Une bonne grosse sortie de trois ou quatre heures vous vide la tête comme rien d'autre.

 … Vous considérez-vous toujours comme le recordman de victoires ?

Absolument.

Avez-vous gardé vos sept maillots jaunes ou les avez-vous brûlés ?

Ah, ah ! Hors de question. J'ai travaillé dur pour ces maillots. Je les aime pour ce qu'ils sont et tous les souvenirs qu'ils représentent.

Comprenez-vous que l'Union cycliste internationale (UCI) et les organisateurs du Tour vous aient rayé du palmarès ?

Oui et non. C'est bien d'effacer mon nom, mais le Tour a bien eu lieu entre 1999 et 2005, n'est-ce pas ? Il doit donc y avoir un vainqueur. Qui est-il donc ? Je laisse le soin aux autres de débattre à l'infini qui était le vrai vainqueur de ces Tours. Mais personne ne s'est manifesté pour réclamer mes maillots.

Dans son rapport, l'Usada vous accuse d'avoir bénéficié du « programme de dopage le plus perfectionné, le plus professionnel et le plus efficace de l'histoire du sport »...

Tout ça, ce ne sont que des conneries. On a vu que l'affaire « Puerto » [le vaste réseau de dopage sanguin organisé par le médecin espagnol Eufemiano Fuentes] était cent fois plus sophistiquée. Notre système était très simple, très conservateur, et pas maléfique comme je l'ai entendu dans la bouche des représentants de l'Agence mondiale antidopage, entre autres. Il y a beaucoup de preuves de ce que je dis et l'histoire montrera que tout cela n'était qu'une simple posture de l'Usada dans le but de faire du buzz. Par ailleurs, sur combien d'autres équipes l'Usada a-t-elle enquêté ? Si la réponse est aucune, alors comment peut-elle clamer que notre système était si sophistiqué ? C'est totalement irrationnel.

 …  Pourquoi êtes-vous prêt à parler devant une commission de ce type ? Que voulez-vous dire ?

Toute l'histoire n'a pas encore été racontée. La « décision motivée » de l'Usada n'a pas dressé le portrait fidèle du cyclisme de la fin des années 1980 à nos jours. Elle a parfaitement réussi à détruire la vie d'un homme, mais n'a pas du tout bénéficié au cyclisme. Qu'est-ce que je dirais devant la commission ? Je comparaîtrais, je m'assoirais, j'écouterais et je répondrais honnêtement aux questions.

Une des questions pourrait être : quand vous couriez, était-il possible de réaliser des performances sans se doper ?

Cela dépend des courses que tu voulais gagner. Le Tour de France ? Non.
Impossible de gagner sans dopage. Car le Tour est une épreuve d'endurance où l'oxygène est déterminant. Pour ne prendre qu'un exemple, l'EPO ne va pas aider un sprinteur à remporter un 100 m, mais elle sera déterminante pour un coureur de 10 000 m. C'est évident.

 … Comment en finir avec la culture du dopage dans le vélo ?

A bien des égards, ça ne finira jamais. Je n'ai pas inventé le dopage. Désolé Travis [Tygart, le directeur de l'Usada] ! Et il ne s'est pas non plus arrêté avec moi. J'ai simplement participé à ce système. Je suis un être humain. Le dopage existe depuis l'Antiquité et existera sans doute toujours. Je sais que ce n'est pas une réponse très populaire, mais c'est malheureusement la réalité.

Devant la commission d'enquête sénatoriale sur le dopage, votre ancien rival, Laurent Jalabert, dont les urines prélevées lors du Tour 1998 contenaient de l'EPO, a déclaré : « Armstrong était un tortionnaire. » Il a aussi juré qu'il ne s'était jamais volontairement dopé, et que son médecin, dans l'équipe ONCE, était surnommé le « Docteur Citroën », par opposition au vôtre, Michele Ferrari...

Ah, « Jaja », avec tout le respect que je lui dois, il est en train de mentir. Il aurait mieux fait d'éviter de parler de Ferrari et de Citroën, car il sait très bien que Michele était le médecin de la ONCE au milieu des années 1990.

Comprenez-vous la déception, voire la colère, de ceux qui ont cru en votre histoire ?

Je comprends parfaitement, et j'en suis profondément désolé. A bien des égards, je ne parviendrai jamais à réparer cela, mais je passerai ma vie à essayer.

 … Que vous inspire le dénouement de l'affaire « Puerto », où la juge a ordonné la destruction des poches de sang qui auraient pu permettre d'identifier les autres clients non cyclistes du docteur Fuentes ?

Je suis sûr que certains grands clubs de football ont eu de l'influence sur ce jugement. En tout cas, c'est encore le cyclisme qui a été tenu pour seul responsable.

Vous avez le sentiment que le cyclisme est le bouc émissaire du sport professionnel ?

Absolument.

Et vous avez l'impression de payer pour tout le monde ?

Je laisserai les autres décider.

 … Sarkozy semble vouloir revenir pour la présidentielle de 2017. Pourquoi avez-vous fait un come-back en 2009 ?

C'est une bonne question. Cette décision a été la plus grosse erreur de ma vie. Je ferais n'importe quoi pour l'effacer, mais ce qui est fait est fait. J'aurais dû écouter Jean-Marie Leblanc [l'ancien directeur du Tour] lorsqu'il m'écrivit une lettre ouverte à l'automne 2008 pour me conseiller de ne pas revenir. Il avait raison.