President François "Hollande had staged the paragon of his presidency as the only palliative making a stand against the right and against our lack of innovation regarding fundamentals. Our only bonus on the soul side [the only bonus of the French Left, that is] was the moral one." Thus spake a socialist parliamentarian, who goes on to admit that, in the wake of The Cahuzac scandal, that soul bonus "is now dead as a doornail. We are stark naked, Hollande is stark naked, the Left is stark naked."
Added to the continuing rise in unemployment and the shrinking budget policy, writes Le Monde, the scandal is a severe blow to all. "There was already the difficult economic and social issue before us, if we now add moral disqualification, we will have to be superhuman to face" the country's problems, admits Thierry Mandon, the spokesman of the Socialist Party group in parliament.
Meanwhile, Jean-Pierre Raffarin opined that "the moralizing left has collapsed."
"I believe that the Left's pledge is more discredited than any other pledge because it has always been based on moral legitimacy and because the left has always wanted to give lectures to the whole planet," the former Prime Minister declared. François Hollande's campaign program has become obsolete. "It is economically obsolete, politically obsolete, and now morally obsolete as well."
"La gauche morale s'est effondrée", a ainsi estimé Jean-Pierre Raffarin. "Je pense que la parole de la gauche est plus décrédibilisée que toute parole parce qu'elle se fondait toujours sur une légitimité morale et que la gauche a toujours voulu donner des leçons à l'ensemble de la terre entière", a-t-il déclaré à Questions d'Info LCP/France Info/AFP/Le Monde.As for Bastien Bonnefous, this is his report in Le Monde:
… "Le président doit reformuler sa proposition aux Français", a-t-il poursuivi en faisant valoir que "son programme de campagne (était) devenu caduc". "Il est économiquement caduc, politiquement caduc et aujourd'hui moralement caduc."
Après la haute "trahison", le tout petit espoir d'un "sursaut". Au lendemain des aveux de Jérôme Cahuzac, les députés socialistes ont tant bien que mal tenté de faire bonne figure mercredi 3 avril à l'Assemblée, sonnés et choqués par une vérité que beaucoup pensaient impossible.
Faute de mieux dans l'immédiat, les membres de la majorité se raccrochent comme des naufragés aux maigres annonces de l'exécutif sur un renforcement des règles de moralisation de la vie politique. Réuni le matin devant Jean-Marc Ayrault, le groupe parlementaire a été invité par le premier ministre à rester soudé et à "se projeter dans l'avenir, sur l'horizon", relate son président Bruno Le Roux. "On nous a dit "N'apparaissez pas abattus dans l'Hémicycle"", raconte un député, résumant le message général d'un "Souriez puisque c'est grave" plus dépité qu'ironique.
Rares sont les parlementaires à traîner dans la salle des Quatre Colonnes envahie par les micros et les caméras, comme c'est pourtant l'habitude le jour des questions au gouvernement. Jérôme Guedj (Essonne) confesse qu'"il y a des jours où on préférerait aller se promener dans le jardin des Tuileries". Le jeune député, membre de l'aile gauche du PS, cache mal son spleen. "Le dernier point sur lequel on pouvait se distinguer du précédent quinquennat, celui de la morale politique, vient de passer par-dessus bord", se lamente-t-il.
L'argument est partagé par beaucoup. "Hollande avait mis en scène l'exemplarité de son pouvoir comme seul palliatif face à la droite et à notre absence d'innovation sur le fond. Notre seul supplément d'âme était moral. Il est à présent mort. Nous sommes à poil, Hollande est à poil, la gauche est à poil", dramatise un autre élu. Ajouter le scandale Cahuzac à la hausse continue du chômage et à la politique de contraction budgétaire est un coup rude pour tous. "Il y avait déjà la dure couche économique et sociale, si on ajoute maintenant la disqualification morale, il faut être surhumain pour faire face", reconnaît Thierry Mandon (Essonne), porte-parole du groupe PS.
AMOUREUX TROMPÉS
Ces députés qui appréciaient tant les directs portés à la droite par le boxeur Cahuzac dans l'Hémicycle sont comme des amoureux trompés : leur dépit est à la hauteur de leur admiration d'hier. "Jérôme Cahuzac a démonétisé la parole du politique et celle qui récupère la donne, c'est Marine Le Pen. Maintenant, on ne croira plus personne et on aura tout le temps un doute", enrage Yann Galut (Cher) qui compare l'événement pour la gauche au "21 avril 2002" et craint le retour de flammes dans l'opinion.
"J'ai du mal à imaginer ce que je vais dire à mes électeurs qui vont nous accuser d'être des irresponsables, explique-t-il. La colère que nous avons, ils l'ont encore plus fortement. Toutes les semaines, sur les marchés, j'expliquais qu'il fallait faire des efforts, que tout le monde devait y contribuer..."
… Les plus cyniques tentent de relativiser, espérant une rapide amnésie générale. Mais craignent de faire un rêve pieux. "On essaie de faire comme si on maîtrisait quoi que ce soit, comme si ce n'était qu'un mauvais moment à passer. On se dit que dans cinq jours, il ne restera rien de l'affaire Cahuzac, mais on se ment à nous-mêmes. On sait qu'on est entré dans une crise politique profonde", admet l'un d'eux.
Car derrière le cas Cahuzac, c'est une partie de l'identité de la gauche qui est questionnée, y compris par ses représentants nationaux. "Mon grand-père était à la CGT-Mineurs, mon père était syndicaliste. Mardi soir, j'ai pleuré car pour moi, Cahuzac, ce n'est pas la gauche pour laquelle je m'engage", explique Nicolas Bays (Pas-de-Calais).