(In defense of Obama, it's true that the Apologizer-in-Chief is far more occupied with "nation-building at home " and having to deal — thanks, IRS and FBI — with that true enemy of mankind, those despicable American conservatives!)
• Le Monde:
Chemical Warfare in Syria
• BHO: Somebody hold me back
or I swear I will do nothing!
The West's Limits, by Serguei
• The Europeans:
The red line has been crossed, Obama
• BHO:
I can't manage to cross my own!
Update: SMART DIPLOMACY — Even leftist Joschka Fischer, of all people, grieves about “the loss” of America’s role as the world’s “indispensable nation”: “even inveterate anti-Americans will be crying out in the future for the old global order-maker.”
Related: With all those articles on Syria's WMD, meanwhile, Le Monde is being accused of working in tandem with France's secret services, leading Le Monde ombudsman Pascal Galinier to devote an entire column to the subject. All we can say is that's what happens when you can't stop repeating that believing in Saddam's possession of WMD can only be ridiculous and that George W Bush can be described as nothing less than an outright liar. (Needless to say, our old friend Rémy Ourdan has to step in and repeat the mantra that Saddam's WMD were a lie of Dubya's, while Assad's WMD are plainly and mainfestly nothing of the sort…)
Le Monde appartient-il aux services secrets français ?" En voilà une question ! Cela n'est pas un courrier de lecteur. Pas tout à fait. Cette interrogation en forme d'accusation est le titre d'un courriel en bonne et due forme, envoyé au médiateur le 28 mai, au lendemain des révélations de notre journal sur l'usage de gaz toxiques par le régime syrien. Le dénommé "Do" y cache son identité mais pas ses idées. …
"Do" ne pose de questions que pour mieux asséner ses réponses. Un grand classique du conspirationnisme, phénomène déjà évoqué dans ces colonnes, notamment lors de l'affaire Merah ou des printemps arabes. Une chronique du médiateur fut même titrée "Conspirationnite" (Le Monde daté 16-17 septembre 2012).
Deux autres lecteurs, dans leurs courriels, relaient sans ambages les soupçons véhiculés par un site qui a fait du Monde une de ses cibles favorites, Investig'Action. "De plus en plus de lecteurs, en France comme en Belgique, se demandent à la solde de qui vous travaillez ou par qui vous êtes muselés", affirme le premier, Bernard Van Muy, de Bruxelles. "Le quotidien de référence est devenu le quotidien des mensonges éhontés et de la manipulation otano-qatariote", assène le second, un certain Bruno Drweski...
N'en jetez plus !
Inutile de dire que la confirmation par Laurent Fabius, mardi 4 juin, de l'utilisation de gaz sarin en Syrie, après analyse des échantillons rapportés par nos journalistes, relance la machine à soupçons à notre égard...
Votre médiateur a d'abord hésité entre ironie et cynisme : si même nos contempteurs nous aident à refaire du Monde le bon vieux "journal de référence"... Un peu facile. Et pas si simple. D'autres lecteurs s'interrogent. Dont plusieurs habitués de cette page Dialogues. Ils posent des questions qui méritent des réponses. Que nos amis complotistes ne trouveront évidemment ni sincères, ni convaincantes, ni honnêtes, ni pertinentes - rayer la mention inutile...
"Le travail de journaliste est-il fiable dans la recherche de la preuve militaire ?, se demande le fidèle Igor Deperraz (Bully, Seine-Maritime). Demain, deux journalistes russes pourraient échantillonner sur des populations civiles des pseudo-neurotoxiques de l'autre côté de la barricade..." "Dans un vieux pays démocratique comme le nôtre, l'empathie n'est-elle pas le plus grand danger pour un journaliste professionnel ?", observe Bernard Lart (Nages, Gard). "Le journal Le Monde vient de préparer le terrain pour une initiative française en Syrie, s'inquiète Heinz Mundschau, d'Aix-la-Chapelle (Aachen, Allemagne). Vraie ou pas, l'histoire de ces armes chimiques nous rappelle les fameuses armes de destruction massive de M. Bush junior en Irak..."
"C'est tout le contraire, répond au médiateur Rémy Ourdan, le directeur adjoint des rédactions, qui a supervisé l'opération Syrie. En 2002 et 2003, l'administration Bush ment, invente de fausses "preuves" sur la présence d'armes de destruction massive, et intoxique des médias à New York et Washington, loin du terrain. Là, on est dans le cas inverse : les journalistes vont sur place, rapportent des échantillons qui permettent d'établir la preuve, et les Etats se prononcent ensuite..."
Certes, admet M. Deperraz, mais "si l'on exclut la possible appartenance aux services de renseignements français de ces professionnels de l'info, on ne peut exclure une manipulation politique d'une des parties au conflit. Le journaliste peut témoigner de ce qu'il perçoit, il ne peut se substituer aux organismes de contrôle internationaux pour "échantillonner" un théâtre de guerre. Il y a donc dans cette volonté de porter la preuve au niveau de la responsabilité d'un Etat comme un soupçon de confusion des genres."
Le Monde a précisément pris toutes les précautions pour éviter ce soupçon, rappelait Natalie Nougayrède dans son deuxième éditorial sur le sujet (Le Monde du 6 juin) : "C'est en constatant sur place l'ampleur de l'utilisation de gaz toxiques que nos journalistes ont décidé qu'ils devaient tenter de sortir du pays des échantillons, destinés à être expertisés." Si lesdits échantillons ont été confiés aux autorités françaises, c'est "pour une raison simple : le seul laboratoire en France habilité à établir de manière incontestable la nature des substances transportées dépend de la Délégation générale de l'armement".
"Il y a eu un échange de lettres recommandées avec les autorités françaises, qui se sont engagées à nous remettre les résultats des analyses de nos échantillons, indique Rémy Ourdan. C'est une situation très inhabituelle, mais c'était le seul moyen dont on disposait pour compléter notre travail d'information. Le gouvernement nous a aussi remis les résultats des analyses des autres éléments de preuve qu'il possède, qui confirment l'usage de gaz sarin par les troupes d'Assad."
Pour autant, ajoute-t-il, "le journal ne défend pas un camp, il fait du journalisme. Si nos reporters avaient eu des éléments montrant que des rebelles avaient utilisé des gaz toxiques, ils l'auraient évidemment dit !".
Et maintenant ? "Nous sommes quelques-uns à attendre un reportage symétrique, tout aussi spectaculaire et susceptible de médiatisation : celui qui nous ferait vivre, avec la même empathie, le quotidien des populations restées sous la tutelle des autorités gouvernementales, prévient Alain Coulon (Paris), membre de la Société des lecteurs du Monde. Nous pourrions apprécier leur appétence à vivre dans une Syrie gérée par les différentes factions de l'ASL, l'Armée syrienne libre, sous l'égide des Saoudiens et des Qataris, avec la bénédiction des Occidentaux..."