Saturday, March 22, 2014

The Two Big Losers in the Crimea Crisis Are Merkel and Obama, Writes Le Monde Columnist


Putin 1, Merkel and Obama 0
is Alain Frachon's verdict in Le Monde.
The West checkmated. SuperPutin triumphs.

… There are two big losers: Barack Obama and Angela Merkel … The two most important leaders in the Western family failed miserably. They did everything to "appease" a Russia said to be "humiliated" by the disappearance of its empire. They went along with numerous requests. They petted the bear. WIthout obtaining a single thing in return.
En Français :
Echec et mat à l’Occident. Super Poutine triomphe.

  … Il y a deux grands perdants : Barack Obama et Angela Merkel. … les deux dirigeants les plus importants de la famille occidentale se sont lourdement trompés. Ils ont tout fait pour « apaiser » une Russie que l’on disait « humiliée » par la disparition de son empire. Ils ont accédé à nombre de ses demandes. Ils ont caressé l’ours dans le sens du poil. Sans rien obtenir en retour.

A peine arrivé à la Maison Blanche, en janvier 2009, Obama annonce un « nouveau départ » dans la politique russe des Etats-Unis. Moscou voit alors d’un mauvais œil le projet américain d’installer un bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque. Obama l’abandonne aussitôt et le remplace par une version plus réduite, en Roumanie. A aucun moment, le président américain n’a cherché à revenir sur la décision prise par l’OTAN, en 2008, de rejeter les candidatures de l’Ukraine et de la Géorgie.

Dans sa rhétorique comme dans ses actes, Obama a gommé l’empreinte néoconservatrice qui marquait l’administration de George W. Bush : plus question d’exporter les valeurs de la démocratie jeffersonienne où que ce soit. Concentré sur le retrait des forces américaines d’Irak et d’Afghanistan, il sait l’immense perte de crédibilité morale subie par les Etats-Unis du fait de ces interventions répétées à l’extérieur. Il a mesuré les limites de ce que peut accomplir la machine militaire américaine ; il a mesuré aussi ce que ces guerres ont coûté au statut de l’Amérique. Il est le président d’un certain désengagement américain en Europe – objectif traditionnel de Moscou. Il s’est gardé d’intervenir militairement dans la guerre syro-syrienne, et s’est rangé à l’initiative du Kremlin sur le démantèlement des armes chimiques de Damas.
Meanwhile, Sylvie Kauffmann takes on an optimistic viewpoint, opining that this crisis will see the United States return to Europe. But isn't it too late, Sylvie?
Selon les propos rapportés par M. Djemilev aux médias ukrainiens, le président russe a fait valoir que la déclaration d'indépendance de l'Ukraine en 1991, par un vote du Parlement suivi d'un référendum, n'était « pas conforme à la procédure soviétique prévue pour quitter les structures de l'URSS » … l'idée qui s'est répandue aussitôt est qu'à ses yeux, le démantèlement de l'URSS était illégal. Cela impliquerait que Vladimir Poutine veut rétablir l'Union soviétique.

L'annexion de la Crimée bouleverse l'ordre international de l'après-guerre froide. De fait, elle a déjà provoqué plusieurs renversements de tendances et fait deviner des réalignements.
Le plus visible est le retour des Etats-Unis en Europe. Soucieux de « pivoter » vers l'Asie, découragés par les échecs de l'ère Bush au Moyen-Orient, les Américains avaient laissé les Européens gérer la sécurité de leur continent et même au-delà, de l'autre côté de la Méditerranée, en « menant depuis l'arrière ». La crise ukrainienne les voit revenir en première ligne.