Le nombre de gardes à vue a explosé en sept ans écrivent
Isabelle Mandraud et Alain Salles dans
Le Monde.
La GAV s'installe et, bien que souvent traumatisante, se banalise. … "Il ne faut pas tout inverser, s'insurge un juge de Bobigny (Seine-Saint-Denis). C'est parce que la garde à vue est une atteinte aux libertés que l'on a donné des droits aux personnes concernées. C'est un comble de dire que l'on prive de liberté des gens pour les protéger et leur donner des droits !" … De tous les services de police, la sécurité publique est la plus "consommatrice" de GAV.
Christophe Mercier a publié un court texte intitulé
Garde à vue : histoire vécue :
"Je n'arrive pas à retirer une grosse alliance et un policier dit qu'il va falloir la couper. Je proteste et il n'insiste pas. Je dois baisser mon slip, écarter les jambes et me pencher en avant. Je souris en pensant à Richard Virenque qui, lors de sa garde à vue, s'était senti humilié par ce détail…" "José" l'affirme : "La gardav', c'est l'enfer." [Hervé Niel, à la direction centrale de la sécurité publique, concède que] "Beaucoup de personnes écrivent suite à leur interpellation parce qu'elles sont traumatisées, vexées".
À
un éditorial du journal
Le Monde de renchérir :
en quelques années, le nombre de gardes à vue a explosé en France. Mesure de retenue des suspects pour une durée de vingt-quatre heures renouvelable, elle se banalise dans les pratiques policières. Prononcée de plus en plus souvent en cas d'infraction aux législations sur le séjour des étrangers ou sur les stupéfiants, et aussi pour les petits délits de la voie publique, elle est pourtant loin d'être une disposition anodine de la procédure pénale : c'est une mesure coercitive, la première porte d'entrée dans le circuit pénal français.
Pour la personne interpellée, c'est un moment d'angoisse et d'incertitude. Le gardé à vue est placé au secret, dans des conditions d'hygiène souvent douteuses ; il ignore quand les policiers mettront fin à la mesure et quelle en sera l'issue. … C'est une atteinte - une de plus - aux libertés.
En outre, il s'avère que
les citoyens sont
de plus en plus fichés, ce qui amène
Alex Türk à dire au
Monde :
"Je m'inquiète de l'évolution globale".
Des interpellations un peu trop mouvementées, des policiers ivres qui font usage de leurs armes à feu
rapporte
Isabelle Mandraud dans un article pour
Le Monde deux mois plus tard.
A plusieurs reprises, ces derniers mois, ce type d'incidents a alimenté la chronique policière. … Malencontreuse série [de bavures policières] ? Ou bien cela traduit-il un malaise plus profond ? La question est délicate, car la France est l'un des rares pays d'Europe à ne pas publier systématiquement de bilan sur son activité et ses manques. Les dernières statistiques rendues publiques remontent à 2005. Des chiffres existent pourtant, consignés dans des plaquettes mais à usage interne.
Isabelle Mandraud termine avec un article sur une bavure précise :
"J'ai perdu mon sang-froid, je l'ai traité de grosse merde", ce qui amène
Samia à dire :
Chose qui semble moins grave mais parfaitement scandaleuse, l'attitude générale de la police. Langage grossier, arrogance, non respect du code de la route en temps de patrouille, jet d'ordures sur la voie publique, et toute sorte d'autres comportements inadmissibles de la part des fonctionnaires chargés de faire respecter la loi, alors qu'ils devraient être exemplaire. Jamais vu une attitude pareille dans des pays autres que les dictatures.
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