Thursday, June 21, 2012

Scott Walker's Recall Vote in Perspective: A Massive Victory for America's Taxpayers

My article explaining the Scott Walker recall to the French is up at Le Cri du Contribuable (The Taxpayer's Cry), with background and context related to the Tea Party movement (if you have the time, and the inclination, please give the article 5 stars).
Grande Victoire des Contribuables aux USA
Erik Svane
Beaucoup de Français ne semblent pas s’en rendre compte — tant les médias, américains comme français, se sont montrés discrets sur le sujet — mais le 5 juin, les contribuables américains ont remporté une grande victoire.
Ce jour-là, la tentative, de la part des syndicats nationaux et de leurs alliés parmi les pouvoirs retranchés (et particulièrement au parti démocrate), de mettre fin à la vie politique d’un réformateur au Wisconsin a échoué. Le Gouverneur Scott Walker, visé par les syndicats pour avoir décidé de remettre de l’ordre dans les dépenses de l’État, se confronte à une élection de « rappel » (a recall election, normalement réservée pour des affaires criminelles) et la remporte, haut la main.
Rappelons que Scott Walker fait partie du mouvement de protestation adoubé Tea Party (leur devise pourrait être « non, nous ne sommes pas des vaches à lait ») dont les membres sont de fait les contribuables américains qui, finalement, en ont eu assez de l’argent jeté par les fenêtres — la goutte qui a fait déborder la vase arrive lorsque Barack Obama dépense plus pendant sa première année à la Maison Blanche (2009) que George W Bush ou Bill Clinton pendant leurs huit ans à la tête du pays — provoquant le raz-de-marée des révoltés pendant les élections de mi-mandat en novembre 2010 qui décime la majorité démocrate. Le Tea Party est tant contre le parti démocrate (naturellement de gauche) que, dans les primaires du parti républicain (plutôt conservateur), contre les dinosaures qui se sont laissés scléroser par l’usure.
N’oublions pas que la mauvaise réputation dont jouissent parfois les Tea Partiers, tant en Amérique qu’en France — ils ne seraient autre chose que des abrutis réactionnaires, voire des racistes, etc —, est due à une volonté expresse et délibérée de la part de la classe politique installée (tant de gauche comme de droite, et des deux côtés de l’Atlantique) de les diaboliser, car les politiciens professionnels savent que si les idées de ces trouble-fêtes ( »ça suffit ! cessez de jeter de l’argent par les fenêtres ! ») triomphent, la « fête » dont ils jouissent depuis des vingtaines d’années risque de prendre fin. (Pour plus de détails, lire « Tea Parties : La révolte des contribuables américains » de Charles-Henri d’Andigné dans Le Cri nº 90.)
[INTERTITRE] Le Nouveau Gouverneur Ose s’Attaquer aux Fonctionnaires
Aussitôt élu, le Gouverneur Walker réduit les impôts et s’attaque aux avantages des fonctionnaires : il ne s’agit pas seulement de réduire les pensions et les avantages sociaux (pour qu’ils soient plus proches de leurs équivalents dans le privé), il veut aussi laisser aux employés de l’État le choix de payer ou non des cotisations syndicales tout en supprimant la possibilité pour les syndicats de négocier collectivement leurs conditions de travail.
Pourquoi ne devrait-on pas laisser les employés publics former un syndicat ? (Franklin Roosevelt, le président qui était à l’origine de l’État-providence à l’américaine, avait dit que ce serait de la folie de ce faire.) Parce que, contrairement au syndicat d’une entreprise privée, il n’y a personne pour opposer ce qui est un monopole, pas de contre-pouvoir pour assurer que leurs demandes restent raisonnables, pas de PDG pour assurer que son argent ne soit pas utilisé n’importe comment. Surtout, les politiciens n’assumeront pas ce rôle, puisqu’ils seront « récompensés » par le syndicat (en espèces, en contributions, et en votes) s’ils acquiescent à leur ouvrir les robinets des deniers publics, alors que, à l’inverse, ils seront punis s’ils s’y opposent — exactement comme c’est le cas pour Scott Walker.
En effet, les boucliers se lèvent au Wisconsin et c’est une véritable fronde syndicaliste qui prend forme en défense du statu quo et de l’état nourrice. Dès février 2011, l’ensemble des sénateurs d’État démocrates quittent Madison, la capitale, pour se réfugier dans l’État voisin (l’Illinois de Barack Obama), dans l’espoir d’empêcher les partisans des réformes d’atteindre le quorum. Pendant ce temps, des centaines de milliers de manifestants et de grévistes descendent sur Madison avec slogans, chants et tambours pour noyer, jour après jour, la capitole dans un boucan incessant (préfigurant le mouvement Occupy Wall Street). Plusieurs Républicains, réformateurs ou non, reçoivent des menaces de mort. Une première vague de recalls a lieu pendant l’été 2011, visant six sénateurs républicains (les Républicains riposteront en organisant des élections recalls contre trois Démocrates), qui se soldera par des échecs sauf pour deux républicains. N’oublions pas la tentative d’élire une juge d’extrême gauche à la Cour Suprême de Wisconsin. Enfin, en janvier 2012, la réunion de plus de 900.000 signatures pour demander le recall de Scott Walker ainsi que de son lieutenant-gouverneur et de quatre sénateurs républicains.
Rien n’y fait. Grâce à la politique de Scott Walker, le Wisconsin a atteint, en moins d’un an et demi, un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale et un budget en équilibre, ainsi qu’une diminution de la criminalité. Par ailleurs, les citoyens ne veulent pas que les États-Unis continuent de se comporter comme la Grèce ou de l’Espagne ou qu’ils subissent leur sort. Enfin, faire appel au recall, alors qu’il n’y a eu ni affaire criminelle ni preuve d’incompétence (le recall est une procédure rarissime, utilisé seulement trois fois depuis le début de l’histoire des USA), n’est pas du goût des électeurs, qui voient (avec raison) d’un mauvais œil le fait de faire appel au recall simplement parce qu’on n’a pas digéré le résultat, légitime, d’élections non contestées.
[INTERTITRE] Lamentations des Médias
Suite à la victoire de Scott Walker (plus de 53.1%, mieux que ses résultats dans l’élection de 2010), les rares récits que les médias français produiront sur l’affaire seront larmoyants pour les nobles syndicats, leur échec dû à l’injustice du monde capitaliste : « Pour le monde syndical, les enseignants et les fonctionnaires qui se sentent montrés du doigt comme les fauteurs de déficits, c’est un coup dur » regrette Corine Lesnes dans Le Monde. Comme ses homologues américains, le journal de référence accuse le capitalisme, mentionnant les contributions, soi-disant anti-démocratiques, de ces « milliardaires républicains … des frères Koch … aux Texans Harold Simmons et Bob Perry » — tout en oubliant pertinemment l’existence de George Soros et d’autres milliardaires démocrates…
On avance les chiffres de « 45,6 millions en faveur de Scott Walker [contre] 17,9 millions pour Tom Barrett » (le maire de Milwaukee, adversaire démocrate du gouverneur dans le recall) ; à la Maison Blanche, le porte-parole de Barack Obama regrette une « compétition dans laquelle l’un des adversaires a huit fois plus d’argent que l’autre » ; tandis qu’un un manifestant à Madison sanglotera : « C’est la fin de la démocratie ». Or, tous ces chiffres sont trompeurs, vu que les statistiques ignorent plusieurs données. Par exemple (et avant tout), ils ne tiennent pas compte des contributions des syndicats (aussi opaques, voire plus, aux USA qu’en France) qui atteindraient — au moins — le chiffre de 21 millions de dollars.
Par ailleurs, on notera que la gauche, américaine comme française, est beaucoup moins scandalisée quand c’est la gauche qui dépasse la droite en dépenses, comme c’était le cas en 2008 (la campagne de Barack Obama a dépensé le double de celle de John McCain), ou en 2012 quand il s’agissait de vanter (!) le fait que la campagne de réélection d’Obama allait dépenser plus que toutes les campagnes antérieures de l’histoire des États-Unis, et atteindre, pour la première fois, le chiffre rond d’un milliard de dollars.
Le combat et la victoire de Scott Walker risquent fort d’être source d’inspiration pour les gouverneurs d’autres États (tant démocrates que républicains), ainsi que pour les maires des villes surendettées (des réformes similaires sur les pensions publiques ont été votées dans les villes californiennes de San Diego (maire républicain) et de San José (maire démocrate)). Mitt Romney, le candidat du parti républicain qui a promis d’être pro-contribuables et pro-business s’il était élu président en novembre 2012, a aussitôt réagi : « Les résultats de ce soir auront un écho au-delà des frontières du Wisconsin … Le gouverneur Walker a montré que les citoyens et les contribuables peuvent l’emporter sur les coûts incontrôlés de la fonction publique imposés par les syndicats. »
Erik Svane

Le Gouverneur du Wisconsin Scott Walker, visé par les syndicats pour avoir décidé de remettre de l’ordre dans les dépenses de l’État, a remporté les élections du 5 juin haut la main.

Beaucoup de Français ne semblent pas s’en rendre compte — tant les médias, américains comme français, se sont montrés discrets sur le sujet — mais le 5 juin, les contribuables américains ont remporté une grande victoire.

Ce jour-là, la tentative, de la part des syndicats nationaux et de leurs alliés parmi les pouvoirs retranchés (et particulièrement au parti démocrate), de mettre fin à la vie politique d’un réformateur au Wisconsin a échoué. Le Gouverneur Scott Walker, visé par les syndicats pour avoir décidé de remettre de l’ordre dans les dépenses de l’État, se confronte à une élection de « rappel » (a recall election, normalement réservée pour des affaires criminelles) et la remporte, haut la main.

Rappelons que Scott Walker fait partie du mouvement de protestation adoubé Tea Party (leur devise pourrait être « non, nous ne sommes pas des vaches à lait ») dont les membres sont de fait les contribuables américains qui, finalement, en ont eu assez de l’argent jeté par les fenêtres — la goutte qui a fait déborder la vase arrive lorsque Barack Obama dépense plus pendant sa première année à la Maison Blanche (2009) que George W Bush ou Bill Clinton pendant leurs huit ans à la tête du pays — provoquant le raz-de-marée des révoltés pendant les élections de mi-mandat en novembre 2010 qui décime la majorité démocrate. Le Tea Party est tant contre le parti démocrate (naturellement de gauche) que, dans les primaires du parti républicain (plutôt conservateur), contre les dinosaures qui se sont laissés scléroser par l’usure.

N’oublions pas que la mauvaise réputation dont jouissent parfois les Tea Partiers, tant en Amérique qu’en France — ils ne seraient autre chose que des abrutis réactionnaires, voire des racistes, etc —, est due à une volonté expresse et délibérée de la part de la classe politique installée (tant de gauche comme de droite, et des deux côtés de l’Atlantique) de les diaboliser, car les politiciens professionnels savent que si les idées de ces trouble-fêtes ( »ça suffit ! cessez de jeter de l’argent par les fenêtres ! ») triomphent, la « fête » dont ils jouissent depuis des vingtaines d’années risque de prendre fin. (Pour plus de détails, lire « Tea Parties : La révolte des contribuables américains » de Charles-Henri d’Andigné dans Le Cri nº 90.)

Le nouveau gouverneur ose s’attaquer aux fonctionnaires

Aussitôt élu, le Gouverneur Walker réduit les impôts et s’attaque aux avantages des fonctionnaires : il ne s’agit pas seulement de réduire les pensions et les avantages sociaux (pour qu’ils soient plus proches de leurs équivalents dans le privé), il veut aussi laisser aux employés de l’État le choix de payer ou non des cotisations syndicales tout en supprimant la possibilité pour les syndicats de négocier collectivement leurs conditions de travail.

Pourquoi ne devrait-on pas laisser les employés publics former un syndicat ? (Franklin Roosevelt, le président qui était à l’origine de l’État-providence à l’américaine, avait dit que ce serait de la folie.) Parce que, contrairement au syndicat d’une entreprise privée, il n’y a personne pour opposer ce qui est un monopole, pas de contre-pouvoir pour assurer que leurs demandes restent raisonnables, pas de PDG pour assurer que son argent ne soit pas utilisé n’importe comment. Surtout, les politiciens n’assumeront pas ce rôle, puisqu’ils seront « récompensés » par le syndicat (en espèces, en contributions, et en votes) s’ils acquiescent à leur ouvrir les robinets des deniers publics, alors qu’à l’inverse, ils seront punis s’ils s’y opposent — exactement comme c’est le cas pour Scott Walker.

En effet, les boucliers se lèvent au Wisconsin et c’est une véritable fronde syndicaliste qui prend forme en défense du statu quo et de l’état nourrice. Dès février 2011, l’ensemble des sénateurs d’État démocrates quittent Madison, la capitale, pour se réfugier dans l’État voisin (l’Illinois de Barack Obama), dans l’espoir d’empêcher les partisans des réformes d’atteindre le quorum. Pendant ce temps, des centaines de milliers de manifestants et de grévistes descendent sur Madison avec slogans, chants et tambours pour noyer, jour après jour, la capitale dans un boucan incessant (préfigurant le mouvement Occupy Wall Street).

Plusieurs Républicains, réformateurs ou non, reçoivent des menaces de mort. Une première vague de recalls a lieu pendant l’été 2011, visant six sénateurs républicains (les Républicains riposteront en organisant des élections recalls contre trois Démocrates), qui se soldera par des échecs sauf pour deux républicains. N’oublions pas la tentative d’élire une juge d’extrême gauche à la Cour Suprême de Wisconsin. Enfin, en janvier 2012, la réunion de plus de 900 000 signatures pour demander le recall de Scott Walker ainsi que de son lieutenant-gouverneur et de quatre sénateurs républicains.

Rien n’y fait. Grâce à la politique de Scott Walker, le Wisconsin a atteint, en moins d’un an et demi, un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale et un budget en équilibre, ainsi qu’une diminution de la criminalité. Par ailleurs, les citoyens ne veulent pas que les États-Unis continuent de se comporter comme la Grèce ou l’Espagne et qu’ils subissent leur sort. Enfin, faire appel au recall, alors qu’il n’y a eu ni affaire criminelle ni preuve d’incompétence (le recall est une procédure rarissime, utilisé seulement trois fois depuis le début de l’histoire des USA), n’est pas du goût des électeurs, qui voient (avec raison) d’un mauvais œil le fait de faire appel au recall simplement parce qu’on n’a pas digéré le résultat, légitime, d’élections non contestées.

Lamentations des médias

Suite à la victoire de Scott Walker (plus de 53,1%, mieux que ses résultats dans l’élection de 2010), les rares récits que les médias français produiront sur l’affaire seront larmoyants pour les nobles syndicats, leur échec dû à l’injustice du monde capitaliste : « Pour le monde syndical, les enseignants et les fonctionnaires qui se sentent montrés du doigt comme les fauteurs de déficits, c’est un coup dur » regrette Corine Lesnes dans Le Monde. Comme ses homologues américains, le journal de référence accuse le capitalisme, mentionnant les contributions, soi-disant anti-démocratiques, de ces « milliardaires républicains … des frères Koch … aux Texans Harold Simmons et Bob Perry » — tout en oubliant pertinemment l’existence de George Soros et d’autres milliardaires démocrates…

On avance les chiffres de « 45,6 millions en faveur de Scott Walker [contre] 17,9 millions pour Tom Barrett » (le maire de Milwaukee, adversaire démocrate du gouverneur dans le recall) ; à la Maison Blanche, le porte-parole de Barack Obama regrette une « compétition dans laquelle l’un des adversaires a huit fois plus d’argent que l’autre » ; tandis qu’un manifestant à Madison sanglotera : « C’est la fin de la démocratie ». Or, tous ces chiffres sont trompeurs, vu que les statistiques ignorent plusieurs données. Par exemple (et avant tout), ils ne tiennent pas compte des contributions des syndicats (aussi opaques, voire plus, aux USA qu’en France) qui atteindraient — au moins — le chiffre de 21 millions $.

Par ailleurs, on notera que la gauche, américaine comme française, est beaucoup moins scandalisée quand c’est la gauche qui dépasse la droite en dépenses, comme c’était le cas en 2008 (la campagne de Barack Obama a dépensé le double de celle de John McCain), ou en 2012 quand il s’agissait de vanter (!) le fait que la campagne de réélection d’Obama allait dépenser plus que toutes les campagnes antérieures de l’histoire des États-Unis, et atteindre, pour la première fois, le chiffre rond d’un milliard $.

Le combat et la victoire de Scott Walker risquent fort d’être source d’inspiration pour les gouverneurs d’autres États (tant démocrates que républicains), ainsi que pour les maires des villes surendettées (des réformes similaires sur les pensions publiques ont été votées dans les villes californiennes de San Diego (maire républicain) et de San José (maire démocrate)). Mitt Romney, le candidat du parti républicain qui a promis d’être pro-contribuables et pro-business s’il était élu président en novembre 2012, a aussitôt réagi : « Les résultats de ce soir auront un écho au-delà des frontières du Wisconsin … Le gouverneur Walker a montré que les citoyens et les contribuables peuvent l’emporter sur les coûts incontrôlés de la fonction publique imposés par les syndicats. »

Erik Svane, journaliste, auteur de La Bannière étalée

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