…c'est paradoxalement en Amérique que Dominique Moïsi, qui sait parfaitement jouer de sa "french touch" dans les salons bostoniens, comprend que son identité profonde, ce n'est ni d'être français ni d'être juif, c'est d'être européen.Dans son compte-rendu du livre Un juif improbable de Dominique Moïsi, Sylvie Kauffmann le décrit comme "l'un des plus fins commentateurs des questions de politique étrangère". And no wonder:
Dans les séminaires du Centre d'études européennes animé par Stanley Hoffmann, Dominique Moïsi rencontre, au tout début des années 1970, des Britanniques, des Italiens et surtout des Allemands, que son statut d'enfant de déporté passionne. "Nous nous sentions tous différents des Américains, partageant des valeurs qui n'étaient pas tout à fait les leurs, écrit-il. Nous avions cessé d'être en guerre avec nous-mêmes, nous ne l'étions plus les uns avec les autres, nous ne traversions pas une crise existentielle aussi déprimante que celle qu'avait creusée la guerre du Vietnam chez les Américains."The writer of An Improbable Jew who had to hide during World War II prefers the company of Germans to those of Americans, whose values, he condescendingly writes, he doesn't (and those Germans don't) really share?
Ce qui est déprimant, c'est d'apprendre que le cofondateur de l'Institut français des relations internationales (IFRI) a eu comme mentor Raymond Aron. J'ai entendu Dominique Moïsi parler, notamment après l'élection de Barack Obama, et c'était pour nous sortir les jérémiades habituelles sur la bêtise de Bush et comment Obama était le président le plus intelligent depuis belle lurette.
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