[Cette] affaire … empoisonne depuis des mois l'état-major, l'Eglise catholique et le cabinet du ministre de la défense.Furthermore, Nathalie Guibert and Stéphanie Le Bars give some background in an article about what the army calls life facilitators:De retour d'Afghanistan à l'été 2010, un aumônier militaire catholique, Benoît Jullien de Pommerol, dénonce dans son rapport de fin de mission la « déférence » et « la crainte presque servile » de l'armée française envers l'islam. Du « cirage de babouches », en langage de légionnaire du 2e régiment étranger parachutiste de Calvi auquel il appartient. Un an et quelques passes d'armes plus tard, le « padre » persiste : « Il n'est pas charitable de taire les scandales », assure-t-il au Monde, tout à sa dénonciation de « l'hégémonie de l'islam ».
Sur un ton enflammé, l'aumônier relatait dans son rapport des faits auxquels il aurait assisté et qu'il présentait comme des « dérives » : port du voile islamique pour des femmes militaires, construction d'une mosquée « avec l'argent des contribuables français », organisation d'un repas de fin de ramadan pour les Afghans... « Sous prétexte qu'«ils sont chez eux» [les musulmans], nous assistons à une démission de l'intelligence, une trahison de l'esprit, un bannissement effrayant de la conscience », écrivait-il. Avant de conclure sur une « note d'humour » : « Ni rouges ni Maures. »
… Le père de Pommerol a été écouté à de nombreuses reprises : par le général commandant la Légion étrangère, par le général de région, par l'évêque, par le chef d'état-major, mi-juin. En vain. Le prêtre prétend, lui, avoir levé « un tabou », et assure avoir reçu « de nombreux soutiens » de fidèles et de militaires. Fin janvier, le magazine Valeurs actuelles a publié le « témoignage courageux » de l'aumônier, alimentant le débat. La hiérarchie n'a alors pas voulu le sanctionner sous la pression. Mais la machine s'est emballée, et, en mars, un groupe de députés de la droite de l'UMP a demandé une « commission d'enquête relative au malaise constaté au sein de l'armée française en Afghanistan ».
CATHOLIQUE, protestant, musulman et juif : les quatre principaux cultes de France sont représentés au sein de l'aumônerie militaire. Cette présence, rémunérée par l'Etat, est prévue par la loi de 1905 au même titre que les aumôneries hospitalière et pénitentiaire. L'aumônerie musulmane a été créée en 2006, dans la foulée de l'installation du Conseil français du culte musulman (CFCM).Au nombre de quelque 220, les aumôniers militaires, « facilitateurs de vie », selon la définition du chef d'état-major de l'armée de terre, sont présents dans toutes les armes. On compte 141 catholiques, 34 protestants, 30 musulmans et 17 israélites.
La montée en puissance de l'aumônerie musulmane s'est produite dans un contexte de réduction des effectifs militaires, qui s'est elle-même accompagnée d'une baisse du nombre d'aumôniers catholiques. Leur nombre est passé de 180 à 141 en quelques années. Comme dans l'aumônerie hospitalière, ce rééquilibrage a été perçu par certains catholiques comme une perte d'influence, « une prime aux minorités ».
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