Sur les planches de Deauville, accueillant le G8 hier, sur la Croisette demain pour le G20, il est facile de jouer une pièce de théâtre et de laisser croire que la France a les moyens de ses grandes ambitions déclaratoires.France is losing the soft power battle, charges a group of French diplomats named Groupe Marly in Le Monde, and French diplomacy is nothing but a sand castle — a sand castle that will be swept away by the next tide. A closer view of the details of their rant shows that the diplomats are angry that spending (for, say, essential (sic) UN organizations like UNWRA) is on its way down, coupled with frustration that the French are lagging behind "the Anglo-Saxons".
Nous aimerions applaudir sans réserve à cette séduisante mise en scène. Il y a tant à faire pour gagner les paris d'une mondialisation plus juste et plus humaine. Mais, si on passe dans les coulisses, les illusions s'évanouissent. Le château de sable de la diplomatie française est proche de s'écrouler à la prochaine marée...
… La diplomatie de crise, des communiqués et des coups médiatiques est la plus visible. Mais, à l'opposé de la diplomatie "de perron", la diplomatie de l'influence et la coopération souffrent gravement. La France est en train de perdre la bataille du soft power, qui se joue sur le terrain et à long terme.…Se vanter dans les discours officiels de disposer du deuxième réseau diplomatique après les Etats-Unis est de la poudre aux yeux. Année après année, ce réseau s'appauvrit et devient une coquille vide. Qu'est-ce qu'une politique d'influence sans hommes et sans femmes pour la faire vivre sur le terrain ? Après avoir réduit ses effectifs de 10 % entre 1994 et 2005, le petit ministère des affaires étrangères (15 500 agents au total) doit en sacrifier deux mille de plus d'ici 2013, au titre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).
… Quel que soit le secteur d'activité — culturel, linguistique, coopération universitaire et scientifique, audiovisuel, missions et invitations de jeunes talents et d'experts —, la baisse des moyens depuis 2008 varie de moins 33 % à moins 50 %, voire conduit à la disparition de pans entiers de notre coopération.
Nos partenaires y voient au mieux la marque d'un décalage entre les paroles et les actes, au pire, celle d'un sérieux déclin, et les amis de la France s'en inquiètent partout dans le monde.
Enfin, en matière d'aide publique au développement, nous nous vantons d'être le troisième donneur d'aide derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. En fait, l'aide publique au développement (APD) française repose pour 40 % de son montant sur des remises de dettes et sur la croissance très rapide des prêts bancaires accordés par l'Agence française de développement (AFD) aux pays émergents.
… Faute de peser financièrement, nous influençons de moins en moins les débats et les décisions dans les pays africains prioritaires pour nous, et ce sont les Anglo-Saxons qui s'imposent dans les enceintes où se concertent les bailleurs.
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