Friday, April 18, 2008

Avant tout, l'OTAN est un modèle qui séduit ; le modèle russe, s'il y en a un, ne séduit guère

A Kiev, comme à Tbilissi, l'adhésion à l'OTAN est en revanche perçue par les équipes au pouvoir comme un arrimage à l'espace démocratique du Vieux Continent. La candidature à l'Alliance ne garantit pas la démocratie, mais les critères à remplir en vue de l'adhésion sont des instruments pour la mettre en oeuvre, en premier lieu dans l'armée. Dans ce domaine, l'Ukraine et la Géorgie sont à mille lieues de la Russie. Leurs unités ne voient plus les bizutages mortels qui sont le lot de l'armée russe. Leurs appelés ne connaissent plus les corvées de patates ou les réquisitions pour aller construire la villa d'un supérieur hiérarchique. Avant tout, l'OTAN est un modèle qui séduit. Le modèle russe, s'il y en a un, ne séduit guère.
Marie Jégo's surprisingly good article on why Russia is afraid of NATO is somewhat marred by the reactions of Le Monde readers… (The nasty Americans — those big simple children — are out to get …the Kuril Islands!).
Les hommes en épaulettes du Kremlin devraient s'interroger. Pourquoi donc les anciens vassaux de Moscou montrent autant d'empressement à quitter l'espace commun de sécurité ? Pourquoi, comme le rappelle Anatoli Grytsenko, l'ex-ministre de la défense d'Ukraine, "les candidats se pressent à la porte de l'Otan et non pas à celle de l'Organisation du traité de sécurité collective", le pacte militaire de l'aire postsoviétique ?

Totalement étrangère à toute idée de séduction, l'élite russe ne peut guère raisonner autrement qu'en termes de rapports de force, d'embargos, de chantages, de menaces. C'est la ligne qui a prévalu pendant les deux mandats de Vladimir Poutine, de 2000 à 2008. Nostalgique de l'URSS, le président russe, issu du KGB, ne pouvait penser autrement.

L'effet est dévastateur. Plus la Russie montre les dents, plus l'envie est grande à la périphérie de rejoindre l'OTAN.

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