Des années durant, la gauche s'était passionnée pour une aventure dont les prémices portaient pourtant en germe une vérité déprimante : le castrisme était un totalitarisme. Les décennies ont passé, mais les admirateurs du régime cubain n'ont pas tous désarmé. Aujourd'hui encore, alors que "Fidel" quitte la scène, le castrisme compte toujours des partisans, qui entretiennent la flamme de cette durable exception française.Thus writes Bertrand Le Gendre in Le Monde before he goes on to evoke Hugo Chavez and "l'intouchable" Che Guevara (even taking on Le Monde diplomatique).
A l'heure où Sartre et Le Monde s'extasient, "Fidel", Raul Castro et Guevara ont déjà fait exécuter plus de six cents partisans du dictateur Batista, ou prétendus tels. Le nouveau régime refuse d'organiser des élections. La presse est bâillonnée et les prisons se remplissent d'opposants. Tout cela est connu, public. Mais l'intelligentsia française vit à l'heure du tiers-mondisme. Elle préfère fermer les yeux. La victoire des barbudos a réveillé en elle une vieille passion française pour la révolution. Elle croit dur comme fer à l'avènement d'un homme nouveau dans cette île à la douceur tropicale qui ne s'est pas encore acoquinée avec Moscou.Just in case you think Bertrand Le Gendre, Le Monde, and/or France are finally coming to their senses, it is good to remember that in April 2002, Le Gendre was the man excoriating Uncle Sam for its "obsessions" with "evils" like communism and the Axis of Evil (but not, strangely — and significantly — enough, Nazism); this, after admitting that, sure, Saddam Hussein was ("is" at the time) a tyrant, but immediately tempering this "acknowledgment" with the remark that his rule could not ("cannot") be summed up by a detail like that.
Thus members of the Left are constantly waking up to the Left's mistakes (and/or crimes) of the past. They are rarely, if ever, awake, to the Left's mistakes (and/or crimes) of the present. Thus they can continue to vehicle endlessly this heroic vision of themselves as prophets and fighters of injustice. As I write in my book,
Une grande partie de l’Histoire de l’Europe (et d’une bonne partie de la Terre entière), c’est l’histoire qu’on découvre 40, 50, 60 ans après, voire plus. C’est mieux que rien, je suppose, mais ce qui est intéressant, c’est que cette tradition permet aux citoyens de continuer à (se) dire qu’ils sont des parangons de la vertu, de la raison, et de la générosité. Et quand ils sont confrontés à ces révélations, ils peuvent (se) dire : oui, c’est terrible, mais c’était une autre génération, nous avons heureusement (beaucoup) évolué depuis lors. Sauf qu’évidemment, les citoyens de l’époque (les ancêtres des autres) se disaient... exactement la même chose (cf. les pacifistes des années 1930 …)