Monday, October 31, 2011

Le Monde Article —Approvingly— Describes Goal of Chile's Protesters as the —Overdue— Return of the Country to Its Allende Roots


If a protest movement in South America is deserving of a fawning (full-page) article in Le Monde, then where else, to what other country, should the MSM daily's editors send its special envoy but to "ultracapitalist" Chile?

Needless to say, Hervé Kempf makes sure to mention that the country is allegedly the record holder of emissions of greenhouse gases in Latin America and to quote the disapproving head of the Senate without mentioning that Guido Girardi is a member of the opposition party.

But the money quote only comes in the very last paragraphs. Fully over three quarters of the article is devoted to a seemingly minor protest between citizens in a town in the Southernmost part of Chile and a mining company on an island 50 km off the coast.

Only in the last three paragraphs, at the end of Hervé Kempf's article, are we made to understand that the Punta Arenas protests against the Riesco island's coal project is linked to "the earthquake in Chilean society since early 2011" and the movement of massive protests against the government of Sebastian Piñera (described as a "billionaire", of course).

But it gets better: Only in the next-to-last paragraph are we appraised that what is at stake in Chile — those are the words spoken "objectively" by the Le Monde journalist in the course of his article, as if what is at stake were a given — is to do away with capitalism, to do away with privatization, and to do away with the free market in order to… bring the country back to the "democratic" Allende years before Pinochet's coup of September 11, 1973!

Dictatorship
(the Pinochet variety) was done away with 20 years ago, so goes the story, now is the (long-overdue) turn of the free market!
What is at stake now is the challenge to the ultra-free market model existing in Chile since the coup of September 11, 1973 which remained in place after the return of democracy 20 years ago. Many sectors of the economy have been privatized. "There has been a huge concentration of power and wealth, in banking, commerce, media, and mining, observes the Santiago economist Andrés Solimano. This explains the current discontent."

***

…le centre de cette agglomération de 120 000 habitants [Punta Arenas, la ville la plus australe de la Patagonie chilienne] est traversé par une large banderole sur laquelle on lit : " Le charbon aujourd'hui, la misère demain. " Une trentaine de personnes, surtout des jeunes, la suivent en criant et frappant sur des couvercles de casserole : " Charbon, charbon, tu apportes la mort et la destruction ", " Nous avons du vent, nous avons du soleil, pourquoi utiliser du charbon ? " La scène se répète tous les vendredis depuis février. Angelica, une jeune fille qui travaille comme vendeuse dans un magasin, explique : " Je suis ici pour défendre ma terre. Les gens sont très mal informés sur ce projet. "
Le projet ? Une mine à ciel ouvert de 500 hectares, sur une grande île située à une cinquantaine de kilomètres de Punta Arenas. Le gouvernement chilien y a autorisé, en août, l'extraction future de 6 millions de tonnes de charbon par an, qui seraient exportées vers les mines du nord du Chili par un port à construire sur l'île Riesco.

… l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre entraînée par la combustion du charbon dans les centrales électriques. Les émissions du pays croissent déjà de 5 % par an depuis 1994 - un record en Amérique latine.

… à Santiago, le président du Sénat lui-même, Guido Girardi, ne mâche pas ses mots : " La pointe du continent est un des endroits les plus purs, les plus préservés du monde. Y exploiter des mines de charbon est une imbécillité ! Le Chili a d'énormes possibilités en énergies renouvelables, qu'il faut exploiter. "
… En fait, la lutte autour du projet de l'île Riesco est une expression supplémentaire de l'ébranlement de la société chilienne depuis le début de 2011. C'est de Punta Arenas, d'ailleurs, que le mouvement était parti : en janvier, des manifestations massives s'y sont produites contre l'augmentation du prix du gaz. Puis, en avril, 80 000 personnes ont manifesté à Santiago contre des projets de barrages en Patagonie, avant qu'en mai commence un mouvement des étudiants contre le prix très élevé de l'enseignement supérieur.

Ce qui est en jeu, maintenant, c'est la contestation du modèle ultralibéral mise en place depuis le coup d'Etat du 11 septembre 1973 et resté en place après le retour de la démocratie, voici vingt ans. De nombreux secteurs de l'économie ont été privatisés. " Il s'est produit une concentration énorme du pouvoir et des richesses, dans la banque, le commerce, les médias et les mines, observe, à Santiago, l'économiste Andrés Solimano. Cela explique le mécontentement actuel. "

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